Alors que l’écosystème TON se développe rapidement au sein de Telegram, sa blockchain native s’impose comme l’un des points d’entrée les plus accessibles pour l’adoption mondiale des cryptomonnaies. Selon Martin Masser, responsable de la croissance à la Fondation TON, l’équation est simple : une fois que les utilisateurs découvrent ce qu’il est déjà possible de faire dans Telegram, tout change.
The Open Network (TON) est passé d’un projet expérimental à une blockchain Layer-1 très active, directement intégrée à la vaste base d’utilisateurs de Telegram. Avec des portefeuilles intégrés, des paiements, des NFTs et des mini apps, TON est aujourd’hui l’un des rares écosystèmes où les utilisateurs interagissent quotidiennement avec des outils blockchain sans jamais quitter leur application de messagerie principale.
Masser affirme que cet accès fluide est le plus grand atout de TON. « Chaque fois que je m’adresse à un public, je demande qui utilise Telegram. Toutes les mains se lèvent », explique-t-il. « C’est l’une des applications les plus utilisées sur les téléphones. C’est pourquoi TON apparaît comme la blockchain naturelle de Telegram — elle est conçue pour l’échelle, avec le sharding et une forte capacité de traitement déjà en place. »
Pourtant, il estime que la sensibilisation reste insuffisante. Beaucoup d’utilisateurs de Telegram ignorent que les fonctionnalités alimentées par TON sont déjà actives. Lorsqu’ils découvrent ce qui est disponible — transferts cryptos instantanés, stickers on-chain, jeux blockchain ou mini apps — ils sont souvent surpris par tout ce qu’il est possible de faire sans installer quoi que ce soit.
attirer la prochaine génération d’utilisateurs crypto
Crypto.news : L’intégration de TON avec Telegram crée un avantage unique. Comment voyez-vous ce positionnement ?
Masser : La force de TON commence avec l’audience massive de Telegram. Les gens n’ont pas seulement installé Telegram — ils l’utilisent tous les jours. Cela en fait une couche de distribution extrêmement puissante. TON s’intègre naturellement parce que son infrastructure est conçue pour l’échelle. Mais le vrai manque, c’est la sensibilisation. L’écosystème fonctionne déjà dans Telegram ; beaucoup d’utilisateurs ne s’en sont tout simplement pas rendu compte.
développer la sensibilisation grâce aux mini apps et au gaming
Crypto.news : Y a-t-il des mini apps ou des cas d’usage que vous recommandez aux nouveaux venus ?
Masser : Je dois éviter de promouvoir des projets spécifiques, mais certains exemples montrent ce qui est possible. Goat Gaming, Dropy, TON Battlegrounds et Sixers Cricket démontrent comment la structure sociale de Telegram peut se combiner avec les mécaniques blockchain. La véritable avancée est l’élimination des frictions — pas de portefeuilles à configurer, pas d’onboarding compliqué. On clique sur un lien, on connecte son portefeuille TON, et on joue. C’est un Web3 de divertissement simple, fluide, aligné sur le comportement réel des utilisateurs.
où Web3 apporte de la valeur
Crypto.news : Quel est l’avantage d’avoir ces jeux sur TON plutôt que sur des plateformes traditionnelles ?
Masser : Toutes les actions en jeu n’ont pas besoin d’être on-chain. La couche essentielle est la propriété numérique — des NFTs et des objets de collection offrant utilité, réputation ou avantages de jeu. Les communautés peuvent les utiliser pour renforcer l’engagement, et des projets comme Score Suite l’appliquent déjà avec des objets sportifs sous licence. L’objectif n’est pas des NFTs spéculatifs — mais des items fonctionnels qui améliorent l’expérience.
s’étendre vers une utilité réelle
Crypto.news : Au-delà du gaming, quels usages TON les gens trouvent-ils réellement utiles ?
Masser : Les transferts instantanés via Telegram sont les plus importants. Vous pouvez envoyer du USDT ou du TON directement dans une conversation avec une simple commande. C’est pratique pour le quotidien — partager une addition, payer un ami, ou effectuer des transferts transfrontaliers. Aucun intermédiaire, aucun frais, aucune barrière technique. Voilà la crypto comme argent du quotidien.
supprimer les frictions pour les utilisateurs
Crypto.news : Donc la seule condition est de charger un peu de crypto dans le portefeuille Telegram ?
Masser : Exactement. Vous alimentez le portefeuille une seule fois, et Telegram en crée automatiquement un pour chaque nouveau destinataire. Ensuite, les utilisateurs peuvent envoyer des actifs, recevoir des NFTs ou même faire du staking — tout dans la même interface.
ce que les développeurs trouvent dans TON
Crypto.news : Quels avantages les développeurs ont-ils à construire sur TON ?
Masser : La distribution sociale de Telegram est sans équivalent. Les développeurs interagissent déjà avec leurs communautés sur Telegram, donc déployer dans ce même environnement a du sens. Les mini apps se diffusent de manière virale — la croissance provient surtout des liens partagés dans les discussions. Le principal défi est d’améliorer la documentation, et la Fondation travaille à faciliter l’onboarding. Le prochain levier est la sensibilisation : beaucoup d’utilisateurs Telegram ont déjà interagi avec des mini apps comme Hamster Kombat sans savoir qu’elles fonctionnent grâce à TON.
Telegram comme super-app
Crypto.news : L’évolution rapide de Telegram crée-t-elle des défis d’accessibilité ?
Masser : Je ne peux pas commenter la feuille de route interne de Telegram, mais leur rythme d’itération est rapide. TON et Telegram sont des entités séparées, donc spéculer ne serait pas approprié.
la montée des économies numériques de Telegram
Crypto.news : Quels aspects de l’écosystème vous enthousiasment le plus actuellement ?
Masser : Les cadeaux Telegram créent une nouvelle économie numérique. Des marketplaces comme TON Market et TON Portal permettent aux utilisateurs d’échanger ou de louer des cadeaux, et des développeurs bâtissent de nouvelles couches d’utilité par-dessus. Cela ressemble à l’ère des débuts de l’iPhone — une fois les bases posées, de nouveaux modèles économiques sont apparus. La même dynamique se crée autour des cadeaux, des mini apps et du gaming.
Les créateurs en bénéficient également. Avec les objets de collection, les Stars et les paiements directs, Telegram offre enfin aux créateurs des outils pour monétiser sans nécessiter d’énormes audiences. Ils peuvent gérer des groupes exclusifs, des canaux accessibles par tokens, ou vendre des stickers on-chain — tout cela dans l’application.
le rôle du NFT 2.0
Crypto.news : Comment les stickers s’intègrent-ils à cet écosystème ?
Masser : Les stickers créés via Fuse, la boutique officielle de Telegram, utilisent le standard NFT 2.0. Les royalties sont appliquées on-chain, ce qui signifie que les artistes gagnent automatiquement à chaque transaction. Cela leur donne un incitatif durable pour animer leurs communautés et soutenir leurs collections. C’est un modèle durable, pas une vente unique.
une mission spatiale portée par la communauté
Crypto.news : Y a-t-il autre chose que vous aimeriez mettre en avant ?
Masser : Le Sera Space Program est une initiative remarquable. Nous avons obtenu six places sur un vol Blue Origin, dont cinq réservées à des personnes venant de régions rarement représentées dans les programmes spatiaux. La sélection se fait par un vote on-chain sur TON, directement via Telegram.
C’est réellement mondial et communautaire. Des bases de fans entières et des communautés nationales soutiennent leurs candidats — c’est participatif, inclusif, et ce serait impossible sans la blockchain comme infrastructure sous-jacente. C’est exactement le type d’impact concret que TON cherche à permettre.
