Le président Donald Trump a annoncé samedi que les États-Unis appliqueront un droit de douane de 30 % sur toutes les importations en provenance de deux de leurs plus grands partenaires commerciaux, le Mexique et l’Union européenne. Cette décision, dans la lignée de la politique protectionniste relancée par Trump depuis son retour au pouvoir en janvier, a immédiatement semé l’inquiétude sur les marchés mondiaux.
Détails des droits de douane et réactions internationales
Ces nouveaux droits s’appliqueront à partir du 1er août à tous les produits importés du Mexique et de l’UE, à l’exception des secteurs déjà soumis à des taxes spécifiques, comme l’automobile (25 %). Dans sa lettre à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, Trump a justifié cette décision comme un effort vers « un commerce plus équitable et équilibré » et une réponse au déficit commercial des États-Unis avec l’Europe.
Ursula von der Leyen a rapidement averti que cette mesure porterait gravement atteinte aux entreprises, aux chaînes d’approvisionnement et aux consommateurs européens et américains. Elle a promis que l’UE prendrait « toutes les mesures nécessaires pour défendre ses intérêts », y compris des représailles. Le président français Emmanuel Macron a exigé que la Commission européenne soit prête à prendre des contre-mesures crédibles avant le 1er août.
Le Mexique face à une nouvelle ère commerciale
Jusqu’ici protégé par l’Accord Etats-Unis–Mexique–Canada (AEUMC), le Mexique est désormais également visé. Dans sa lettre à la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, Trump a présenté le contrôle du flux de fentanyl comme raison principale de cette mesure. Les responsables mexicains ont jugé la décision « injuste » et insistent sur la poursuite du dialogue pour éviter la mise en œuvre des droits de douane, tandis que Sheinbaum reste optimiste sur la recherche d’un accord.
Instabilité politique et incertitude globale
Depuis janvier, la politique tarifaire américaine est en constante évolution : les droits augmentent, sont suspendus, rétablis – plongeant entreprises et investisseurs dans l’incertitude. Le Mexique et l’UE rejoignent ainsi la liste croissante des pays confrontés à la volatilité commerciale de la Maison-Blanche.
La tension croissante vient aussi du rejet par les États-Unis de la « taxe sur les services numériques » instaurée dans plusieurs pays européens contre les géants américains du numérique.
Conséquences économiques : ondes de choc sur le commerce mondial
Les chiffres illustrent l’ampleur potentielle de la mesure : en 2024, les échanges américano-européens ont approché 976 milliards de dollars ; ceux avec le Mexique, 840 milliards. La généralisation de ces droits de douane pourrait perturber gravement les chaînes d’approvisionnement, renchérir les coûts pour les entreprises et consommateurs, et provoquer une spirale de représailles.
Analyse économique iXbroker
Sur le plan économique, cette escalade tarifaire pourrait entraîner :
- Hausse des prix à la consommation : Les entreprises américaines importeront moins ou à coût plus élevé, répercutant la hausse sur les consommateurs, ce qui accentuera l’inflation.
- Perturbation des chaînes d’approvisionnement : L’industrie dépendante des pièces étrangères fera face à des retards et des coûts supplémentaires, freinant la croissance et compliquant la planification.
- Menace de guerre commerciale : L’UE et le Mexique pourraient riposter, réduisant encore les flux commerciaux et fragilisant fortement l’industrie à l’échelle mondiale.
- Volatilité accrue des marchés financiers : Les marchés (actions, devises) liés au commerce international pourraient devenir encore plus imprévisibles dans les mois à venir.
Conclusion : Investisseurs, entreprises et opérateurs doivent suivre attentivement l’évolution de la politique américaine et les mesures de représailles, car un conflit commercial mondial n’a jamais semblé aussi proche.