La livre sterling (GBP) a poursuivi ses pertes face au dollar américain (USD) vendredi, tombant vers 1,3280 lors de la séance américaine, enregistrant un nouveau plus bas depuis deux mois.
Le billet vert est resté solide, soutenu par une demande de valeur refuge face à l’incertitude politique persistante au Japon et en France. L’indice du dollar américain (DXY) a évolué près de son plus haut niveau en deux mois de jeudi à 99,56, limitant toute tentative de rebond de la livre.
Le dollar américain reste résilient malgré les attentes de baisse des taux de la Fed
Bien que les marchés s’attendent de plus en plus à ce que la Réserve fédérale (Fed) procède à des baisses de taux supplémentaires avant la fin de l’année, la demande de dollar reste robuste. Selon l’outil CME FedWatch, les traders anticipent désormais plus de 80 % de probabilité d’une réduction de 50 points de base d’ici décembre.
Les récentes déclarations des responsables de la Fed dressent un tableau mitigé. Les membres du FOMC, John Williams et Mary Daly, ont reconnu que la politique actuelle est restrictive et qu’un assouplissement supplémentaire pourrait être nécessaire avec l’affaiblissement des conditions du marché du travail.
Cependant, le gouverneur de la Fed, Michael Barr, a mis en garde contre des baisses de taux trop agressives, soulignant que l’inflation est peu susceptible de revenir à l’objectif de 2 % au cours des deux prochaines années.
Le sentiment des consommateurs américains montre une légère résilience
Les nouvelles données de l’enquête préliminaire d’octobre de l’Université du Michigan ont montré que l’indice de confiance des consommateurs a légèrement reculé à 55 contre 55,1 en septembre, dépassant les prévisions de 54,2.
Cette légère baisse reflète la prudence persistante des ménages, mais la lecture meilleure que prévu suggère que la confiance des consommateurs reste relativement stable, renforçant l’idée que la Fed peut procéder graduellement aux ajustements de politique.
Les pressions fiscales au Royaume-Uni pèsent sur la livre sterling
Au Royaume-Uni, les préoccupations fiscales croissantes continuent d’affecter le sentiment des investisseurs. Les rapports suggèrent que la chancelière de l’Échiquier, Rachel Reeves, prépare de nouvelles augmentations d’impôts dans son prochain Autumn Statement prévu en novembre, pour remédier au déficit public croissant.
Cette mesure, combinée à la hausse précédente des cotisations patronales à la sécurité nationale à 15 %, a alimenté les craintes d’un ralentissement de la croissance économique et d’une demande de main-d’œuvre plus faible.
La BoE maintient un ton prudent
Sur le plan de la politique monétaire, Catherine Mann, membre du comité de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE), a réitéré jeudi que la politique doit rester restrictive pendant une période prolongée afin de contenir les pressions inflationnistes persistantes.
« Les comportements des consommateurs montrent que nous n’y sommes pas encore », a déclaré Mann, selon Reuters. Ses propos soulignent la prudence de la BoE, même si le resserrement fiscal risque de mettre davantage de pression sur l’économie britannique.
Dans l’ensemble, la combinaison de la force renouvelée du dollar américain et de l’incertitude fiscale accrue au Royaume-Uni continue de peser sur le GBP/USD, laissant la paire vulnérable à de nouvelles baisses, sauf si le sentiment envers la livre s’améliore ou si les rendements américains commencent à reculer.