Les tensions géopolitiques et l’incertitude mondiale freinent la progression du S&P 500. Les marchés attendent un climat plus stable pour viser de nouveaux sommets.
L’indice S&P 500, qui flirtait ces dernières semaines avec ses records historiques, a vu sa progression interrompue par l’escalade des tensions au Moyen-Orient et une incertitude mondiale persistante. La flambée des prix du pétrole, la volatilité accrue et la hausse de l’indice VIX annoncent une période potentiellement agitée pour les investisseurs.
L’incertitude mondiale pèse sur la performance du S&P 500
Malgré des données économiques encourageantes, l’indice S&P 500 peine à franchir de nouveaux sommets historiques. Cette stagnation s’explique en grande partie par la prudence des investisseurs, inquiets face aux tensions géopolitiques croissantes et à un environnement mondial instable.
L’escalade Israël-Iran secoue les marchés financiers
Jeudi soir, l’échange de frappes entre Israël et l’Iran a ravivé la crainte d’un conflit généralisé dans une région déjà fragilisée. En réaction, les marchés mondiaux ont vacillé : le prix du pétrole a bondi jusqu’à 14 %, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a inversé sa tendance baissière pour repartir à la hausse, et l’indice de volatilité CBOE (VIX) a dépassé les 20 points.
Une pression vendeuse en fin de séance
Alors que les marchés sont restés relativement calmes tout au long de la journée de vendredi, une vague de ventes en fin de séance a provoqué une baisse de 1,1 % du S&P 500. Sur l’ensemble de la semaine, malgré des hauts et des bas, l’indice a terminé proche de son niveau d’ouverture, se maintenant à moins de 3 % de son record historique.
Julian Emanuel, stratège en chef actions et quantitatif chez Evercore ISI, ne s’attend pas à voir l’indice atteindre de nouveaux sommets avant 2026 :
« Avec tous les risques actuels — conflit au Moyen-Orient, droits de douane, incertitudes politiques — l’été sera probablement difficile. Mais une fois l’incertitude dissipée, de nouveaux records devraient suivre. »
Les investisseurs se concentrent davantage sur les fondamentaux
Fait intéressant, les investisseurs semblent, pour l’instant, peu préoccupés par les titres macroéconomiques. Un indicateur mesurant la corrélation attendue entre les 50 plus grandes valeurs du S&P 500 pour les trois prochains mois atteint actuellement son niveau le plus bas depuis février — période où l’indice avait atteint son dernier record. Cela montre que les marchés privilégient l’analyse fondamentale des entreprises aux considérations macroéconomiques.
Une période de calme inhabituel
La volatilité a chuté à un niveau historiquement bas. Selon Bloomberg, l’indice S&P 500 a fluctué de moins de 0,6 % lors de 11 des 13 dernières séances, un calme rarement observé depuis décembre dernier. Cette stabilité surprenante laisse penser que le marché attend un catalyseur plus fort — positif ou négatif — pour sortir de sa torpeur.
Un marché prudent malgré de bonnes nouvelles
Tout portait à croire que le S&P 500 allait atteindre un nouveau sommet cette semaine. Les chiffres de l’indice des prix à la consommation (CPI) et de l’indice des prix à la production (PPI) ont confirmé une inflation maîtrisée. Les enchères du Trésor américain ont été bien accueillies et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se sont apaisées. Pourtant, l’indice a reculé mercredi, juste après une publication du CPI pourtant idéale. Ce comportement illustre bien la stratégie actuelle du marché : « vendre sur la nouvelle » — une prudence persistante même face à des signaux économiques positifs.
Conclusion
Les marchés américains sont actuellement coincés entre des signaux macroéconomiques rassurants et des risques géopolitiques croissants. Bien que le S&P 500 reste proche de ses plus hauts historiques, les incertitudes géopolitiques et la prudence des investisseurs en limitent la progression. L’été 2025 s’annonce mouvementé, mais une fois les tensions apaisées, une reprise vers de nouveaux sommets paraît inévitable