La paire EUR/USD a poursuivi son repli lundi, se négociant autour de 1,1550 lors de la séance asiatique après trois jours consécutifs de pertes.
L’euro s’est affaibli tandis que le dollar américain (USD) bénéficiait d’un regain d’optimisme quant à la fin possible de la fermeture gouvernementale américaine, la plus longue jamais enregistrée, suite à des rapports faisant état de progrès vers un accord bipartisan à Washington.
Le dollar gagne du terrain alors que les législateurs avancent vers la résolution de la fermeture
Bloomberg a rapporté qu’un groupe de démocrates centristes au Sénat a accepté de soutenir une proposition visant à rouvrir le gouvernement et à financer plusieurs agences jusqu’à l’année prochaine.
Le plan garantit le paiement rétroactif des employés fédéraux et permet aux États de reprendre les transferts retardés, avec certains départements financés jusqu’au 30 janvier et d’autres pour l’ensemble de l’exercice fiscal.
Cette annonce a renforcé le sentiment des investisseurs en faveur du dollar, qui a bénéficié d’une réduction de l’incertitude politique et des attentes de stabilité budgétaire restaurée.
Perspectives économiques américaines mitigées limitent la force du dollar
Malgré l’amélioration du climat politique, les récentes données économiques américaines montrent des signes de tension. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a reconnu que la fermeture en cours pesait de plus en plus sur l’économie, mais il a exprimé son optimisme quant aux progrès continus sur l’inflation, s’attendant à un ralentissement des prix dans les mois à venir.
Par ailleurs, l’indice de confiance des consommateurs de l’Université du Michigan a chuté fortement à 50,3 en novembre, son plus bas niveau depuis juin 2022, contre 53,6 en octobre et en dessous des prévisions de 53,2. Cette baisse marquée reflète le pessimisme croissant des consommateurs face à l’incertitude budgétaire, limitant le momentum haussier du dollar.
Perspectives de l’euro soutenues par la prudence de la BCE
L’euro pourrait bénéficier d’un certain soutien grâce aux divergences d’attentes de politique monétaire entre la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale (Fed).
Alors que les marchés anticipent de nouvelles baisses de taux de la Fed dans les prochains mois, les attentes de détente de la BCE ont considérablement diminué. Les marchés monétaires n’évaluent désormais qu’une probabilité de 45 % d’une baisse des taux d’ici septembre 2026, contre plus de 80 % en octobre.
Les responsables de la BCE ont maintenu un ton prudent. Le membre du conseil de direction François Villeroy de Galhau a souligné l’importance de garder les options politiques ouvertes, tandis que Joachim Nagel a appelé à une vigilance continue face aux risques d’inflation. Le vice-président Luis de Guindos a ajouté que toute baisse de l’inflation en dessous de l’objectif de 2 % serait probablement temporaire, signalant la volonté de la BCE de maintenir les taux stables plus longtemps.