Les nouveaux droits de douane massifs imposés par le président Donald Trump sont entrés en vigueur le 7 août, quatre mois après avoir dévoilé des taux spécifiques par pays et seulement une semaine après avoir annoncé une nouvelle vague de prélèvements. Le paquet établit un droit minimum mondial de 10 %, avec des taux beaucoup plus élevés pour certains partenaires commerciaux.
L’Inde et la Suisse confrontées aux sanctions les plus sévères
Quelques heures avant la date limite d’application, Trump a signé un décret imposant un droit supplémentaire de 25 % sur l’Inde, invoquant les achats continus d’énergie russe par New Delhi. La mesure doit entrer en vigueur dans les trois semaines.
Quant à la Suisse, malgré des négociations de dernière minute menées à Washington par la présidente Karin Keller-Sutter, elle fera face à l’un des fardeaux tarifaires les plus lourds, soit 39 %.
Extension de la portée des droits via les enquêtes de la Section 232
Les nouveaux droits sur l’acier, l’aluminium, le cuivre et les voitures découlent des enquêtes de la Section 232, qui permettent d’imposer des droits au nom de la sécurité nationale. Des enquêtes supplémentaires sont en cours et pourraient étendre les droits aux semi-conducteurs, aux produits pharmaceutiques, aux minéraux critiques, au bois, aux poids lourds, et même aux avions commerciaux et moteurs—des secteurs représentant ensemble une part significative du commerce mondial.
Le cas de Trump face aux avertissements des économistes
La Maison-Blanche soutient que les droits de douane protégeront les emplois américains, encourageront l’investissement dans la fabrication nationale et généreront des recettes supplémentaires pour le gouvernement. Mais les critiques avertissent que l’impact économique plus large pourrait être négatif.
Bloomberg Economics souligne que la hausse des coûts d’importation risque de peser sur les budgets des ménages, de réduire le pouvoir d’achat des consommateurs et de freiner la croissance globale. Les secteurs dépendants des chaînes d’approvisionnement mondiales—en particulier l’automobile, l’électronique et la machinerie industrielle—devraient être les plus touchés.
Enjeux économiques
Alors que l’administration considère les droits comme un levier pour réinitialiser les relations commerciales, le risque de mesures de rétorsion plane fortement. L’Inde et l’Union européenne ont déjà signalé de potentielles contre-mesures. Les analystes mettent en garde contre une escalade des frictions commerciales qui pourrait se répercuter sur les marchés boursiers et monétaires, accroître les coûts des intrants pour les fabricants et ralentir les flux d’investissement mondiaux.