Actualités iXbroker | Juillet 2025
Le commerce mondial est une fois de plus à un tournant décisif. Washington et Bruxelles accélèrent pour conclure un vaste accord commercial transatlantique avant la date butoir de vendredi. Le président américain Donald Trump et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, viennent d’annoncer le cadre d’un nouvel accord qui imposera un tarif de base de 15 % sur les exportations de l’Union européenne vers les États-Unis – une mesure que Trump a qualifiée de « plus grande de toutes ». Les acteurs du marché et les géants industriels évaluent déjà l’impact, alors que les dialogues avec Pékin se poursuivent, une extension de la trêve commerciale américano-chinoise de 90 jours étant largement attendue.
L’accord de dernière minute : un nouveau chapitre pour les relations transatlantiques
Sur le papier, l’accord entre les États-Unis et l’UE est perçu comme un progrès face aux mois d’incertitude et de protectionnisme croissant. Pourtant, il suscite de vives critiques en Europe, notamment de la part du chancelier allemand Friedrich Merz, qui le qualifie « d’insatisfaisant », et de François Bayrou en France, qui déplore « un jour noir pour l’indépendance européenne ».
Pour l’heure, le texte fixe un tarif standard de 15 % sur les marchandises européennes importées par les États-Unis. Ursula von der Leyen a reconnu le poids de cette mesure : « 15 %, ce n’est pas négligeable, mais c’était le meilleur compromis possible. » Trump, occupant actuellement l’actualité lors de son déplacement en Écosse avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, laisse entendre que ce taux pourrait s’imposer comme norme mondiale : « Pour le monde, on s’attend à une fourchette de 15 à 20 %. »
Le représentant américain au Commerce, Jamison Greer, a rappelé que des négociations restaient à mener avec l’Inde, tandis que Trump a évoqué des droits de 35 % possibles sur certains produits canadiens hors du champ des accords actuels. Parallèlement, l’administration américaine a finalisé un nouvel accord avec le Japon, impliquant 550 milliards de dollars d’investissements et une base tarifaire, là aussi, à 15 %.
Chine : Vers une prolongation de la trêve
Alors que les tractations américano-européennes monopolisent la une, Wall Street garde un œil attentif sur le front sino-américain. Les discussions avec Pékin continuent, et une extension de la trêve commerciale de 90 jours est devenue quasi certaine, comme l’a confirmé la presse hongkongaise et le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick. Cette pause offrirait aux chaînes d’approvisionnement mondiales et aux marchés boursiers un moment de répit.
Toutefois, l’absence d’accord structurant et les menaces récurrentes de nouveaux tarifs maintiennent la volatilité à un niveau élevé.
Les géants de l’industrie font les frais des nouvelles taxes
Les grands groupes internationaux font déjà état du coût des nouvelles politiques tarifaires de Washington. Procter & Gamble, le leader mondial de la grande consommation, prévoit une perte de 1 milliard de dollars sur le prochain exercice en raison directe des droits de douane, ce qui l’a mené à réévaluer ses prix et ses prévisions de bénéfices. Par ailleurs, la nomination de Shailesh Jejurikar au poste de CEO, en remplacement de Jon Moeller dès janvier 2026, préfigure une phase de transition stratégique.
Stanley Black & Decker, autre acteur industriel majeur, s’attend à une charge de 800 millions de dollars pour 2025, soulignant que la hausse des droits de douane sabre les marges et impacte directement le consommateur final.
Comme l’explique Mark Malek, CIO chez Siebert Financial, « des avancées dans les discussions commerciales évitent pour l’instant les pires scénarios — globalement, cela reste rassurant. » Les marchés se détendent pour le moment : Tobin Marcus (Wolfe Research) estime que la décision d’un taux plafond à 15 %, plutôt que des extrêmes, apaise les craintes.
Prochaines étapes : aspects réglementaires et confiance du marché
Malgré les annonces, la concrétisation de l’accord États-Unis-UE nécessite encore d’importants ajustements. Une déclaration conjointe est attendue avant le 1er août, laquelle devrait ouvrir la voie à une réduction progressive, notamment des droits de douane sur les voitures et pièces détachées (actuellement à 27,5 %). Sa mise en œuvre effective pourrait prendre des mois, voire des années, l’accord devant être approuvé par les États membres et potentiellement, par le Parlement européen.
D’ici là, les marchés espèrent que ces mesures progressives calmeront les tensions et stabiliseront les chaînes d’approvisionnement mondiales.
iXDeep : Analyse d’impact sur les marchés Forex & Crypto
Forex
- Demande pour le dollar US : Une solution partielle à la guerre commerciale réduit légèrement l’attrait refuge du dollar, surtout si les pires scénarios sont écartés.
- Volatilité de l’euro : L’euro pourrait rester sous pression, vu les réactions négatives de l’Europe face à l’accord. Les industries allemandes et françaises, moteurs économiques de la zone, sont directement concernées.
- Devises matières premières : Le CAD, l’AUD et le JPY resteront volatiles, à mesure que les prochains détails tarifaires concernant le Canada, le Japon et l’Inde seront clarifiés.
Marchés crypto
- Appétit pour le risque : Lorsque le pire est évité, l’appétit pour le risque augmente, stimulant bitcoin, ethereum et les altcoins.
- Recherche de couverture : Si l’incertitude persiste (menace de nouveaux droits), le discours sur la crypto comme « or digital » prend de l’ampleur.
- Pressions inflationnistes : Les avertissements de bénéfices chez P&G et Stanley Black & Decker laissent craindre une hausse des prix à la consommation — ce qui favorise les crypto-actifs à narration « protection contre l’inflation ».
Conclusion :
Le contexte commercial mondial reste flou, mais les accords partiels et les prolongations de la trêve maintiennent les investisseurs – y compris crypto – dans un état prudemment optimiste. iXbroker continue de suivre chaque tournant.