Les prix du pétrole ont légèrement augmenté après une chute de 2 %, sous la pression des nouveaux tarifs américains et des prévisions de demande révisées à la baisse par l’OPEP.
Les marchés pétroliers ont enregistré une légère hausse des prix lors des échanges de vendredi, mais les inquiétudes liées aux nouveaux tarifs commerciaux imposés par les États-Unis et à la révision des prévisions mondiales de demande par l’OPEP continuent de peser sur le secteur pétrolier. Ces facteurs économiques et géopolitiques influencent considérablement les perspectives du marché.
Stabilisation des prix sur le marché pétrolier
Lors des échanges matinaux du vendredi 11 juillet 2025, les prix du pétrole se sont stabilisés et ont montré un léger rebond après une baisse notable de 2 % lors de la séance précédente. Le Brent, principal indice mondial du pétrole, a gagné 19 cents pour atteindre 68,83 dollars le baril. Le brut léger américain West Texas Intermediate (WTI) a également progressé de 26 cents, s’établissant à 66,83 dollars le baril. Cette reprise modérée reste toutefois limitée par les pressions économiques et politiques persistantes.
Impact des nouveaux tarifs américains sur le marché mondial
L’un des principaux moteurs de la récente chute des prix a été l’annonce par le gouvernement américain de nouveaux tarifs. Le président Donald Trump a déclaré jeudi l’instauration d’un tarif de 35 % sur les marchandises importées du Canada, applicable à partir du 1er août. De plus, des tarifs compris entre 15 % et 20 % seront imposés à la plupart des autres partenaires commerciaux des États-Unis. Ces mesures suscitent des craintes de ralentissement de la croissance économique mondiale et, par conséquent, d’une baisse de la demande pétrolière.
Par ailleurs, le président Trump a menacé d’imposer des tarifs punitifs au Brésil, la plus grande économie d’Amérique latine, et a annoncé des projets de taxes sur le cuivre, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques. Ces initiatives risquent de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’exercer une pression à la baisse sur la consommation de pétrole.
Révision à la baisse des prévisions de demande par l’OPEP pour les années à venir
Dans son rapport annuel « World Oil Outlook 2025 », publié jeudi, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a abaissé ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour la période 2026-2029. Cette révision à la baisse est principalement due au ralentissement de la croissance économique et à la diminution de la consommation pétrolière en Chine. L’OPEP prévoit une demande moyenne mondiale de 106,3 millions de barils par jour en 2026, contre 108 millions par jour estimés dans le rapport de l’an dernier.
Cette révision a eu un impact significatif sur le marché pétrolier, incitant les producteurs à adopter une approche plus prudente dans leurs décisions de production.
Conséquences géopolitiques et sanctions
Outre les défis économiques, les évolutions géopolitiques affectent également le marché pétrolier. L’Union européenne prépare un nouveau paquet de sanctions incluant un plafonnement flottant du prix du pétrole russe. Cette mesure intervient suite à la baisse des prix du pétrole, qui a rendu le plafond actuel inefficace. Selon des sources diplomatiques de l’UE, ce nouveau dispositif pourrait accroître la pression sur les exportations pétrolières russes et avoir des répercussions majeures sur l’offre mondiale de pétrole.
Perspectives pour le marché pétrolier dans les jours à venir
Au regard des nouveaux tarifs américains, des prévisions de demande revues à la baisse par l’OPEP et des sanctions internationales en cours, le marché pétrolier devrait connaître une volatilité accrue à court terme. De nombreux analystes estiment que les prix resteront sous pression dans l’immédiat, mais qu’ils pourraient suivre une trajectoire différente à plus long terme, selon les politiques des producteurs et les conditions économiques mondiales.
Les producteurs de pétrole, en particulier les membres de l’OPEP, évaluent actuellement le contexte évolutif du marché, et leurs décisions concernant les niveaux de production joueront un rôle clé dans la stabilisation des prix.
