Les États-Unis annoncent un droit de douane de 35 % sur les importations canadiennes et menacent l’Europe, provoquant des turbulences sur les marchés mondiaux et un renforcement du dollar.
L’annonce par le président américain de lourds droits de douane contre le Canada, ainsi que les menaces d’extension de ces mesures à l’Union européenne, ont provoqué un repli des contrats à terme de Wall Street et des marchés européens, tandis que le dollar s’est renforcé face à l’euro et au dollar canadien. Ces développements ont déclenché une nouvelle volatilité sur les marchés mondiaux, en particulier dans le secteur des métaux.
Nouveaux droits de douane de Trump et impact sur les marchés
Vendredi, les contrats à terme américains et européens en Asie ont réagi négativement à l’annonce par le président Donald Trump de nouveaux tarifs douaniers. Trump a déclaré qu’un droit de douane de 35 % serait appliqué à toutes les importations en provenance du Canada à compter du 1er août. Il a également menacé d’imposer des droits de douane compris entre 15 % et 20 % à d’autres pays, dont l’Union européenne. Cette annonce soudaine a freiné les gains précoces des indices régionaux en Asie et en Europe, et accru les inquiétudes des investisseurs quant à la poursuite de la guerre commerciale.
Les contrats à terme du Nasdaq et du S&P 500 ont chuté d’environ 0,4 %, tandis que ceux de l’EUROSTOXX 50 ont reculé de 0,6 %. Parallèlement, le dollar américain a gagné 0,3 % face à l’euro, atteignant 1,1668 $, et s’est renforcé de 0,4 % par rapport au dollar canadien, à 1,3704 CAD.
Extension de la guerre commerciale et droit de douane de 50 % sur le cuivre
Cette décision s’inscrit dans la continuité des politiques tarifaires lancées plus tôt cette année. La semaine dernière, Trump avait reporté la date limite d’application des tarifs du 9 juillet au 1er août afin de permettre davantage de négociations. Cependant, il a simultanément élargi le conflit commercial en annonçant un droit de douane de 50 % sur le cuivre, un métal industriel essentiel, ce qui pourrait exercer une pression significative sur les secteurs concernés.
Joseph Capurso, responsable de l’économie internationale à la Commonwealth Bank of Australia, a commenté : « Compte tenu de la complexité, il est très improbable que le gouvernement américain parvienne à conclure des accords commerciaux significatifs avant le 1er août. Par conséquent, nous prévoyons une forte augmentation des tarifs ou une nouvelle prolongation des négociations. »
Réactions des marchés mondiaux et performances des indices boursiers
Malgré ces nouvelles tensions, Wall Street a enregistré une progression modérée durant la nuit, atteignant des niveaux record. En particulier, le géant technologique Nvidia a franchi une capitalisation boursière historique de plus de 4 000 milliards de dollars.
L’indice MSCI de la région Asie-Pacifique (hors Japon) est resté stable vendredi, avec une légère progression hebdomadaire attendue autour de 0,2 %. En revanche, le Nikkei japonais, après des gains initiaux, a terminé la semaine en baisse de 0,5 %.
Attente des résultats trimestriels et impact de la guerre commerciale
Les investisseurs attendent désormais les résultats du deuxième trimestre pour mieux évaluer l’impact potentiel de la guerre commerciale en cours et des nouveaux droits de douane. Les résultats de JPMorgan Chase, attendus mardi, marqueront le début de cette période cruciale de publication et constitueront un indicateur clé pour les marchés.
Situation sur les marchés obligataires, pétroliers et aurifères
Sur le marché obligataire, les mouvements ont été limités : le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans est resté stable à 4,345 %. Ce maintien fait suite à une baisse inattendue des demandes d’allocations chômage la semaine dernière.
Les prix du pétrole ont légèrement rebondi après une baisse de 2 % en nocturne. Les contrats à terme sur le Brent ont progressé de 0,2 % à 68,77 $ le baril, tandis que le West Texas Intermediate a gagné 0,3 % pour atteindre 66,76 $ le baril.
Sur le marché des métaux précieux, le cours de l’or a augmenté de 0,3 %, atteignant 3 333 $ l’once. Cette hausse est généralement interprétée comme une réaction aux incertitudes économiques et politiques, qui se sont intensifiées dans le contexte des tensions commerciales croissantes.