Les maisons françaises de cognac suggèrent des prix d’importation allant de 20 à 300 dollars par litre pour contrer les droits de douane chinois pouvant atteindre 39 %.
Face à la menace de droits de douane de 39 % imposés par Pékin, les producteurs français de cognac ont proposé des prix planchers d’importation allant de 20 à 300 dollars par litre. Cette initiative vise à désamorcer les tensions commerciales liées à l’enquête antidumping chinoise et à parvenir à un accord avant la date butoir de juillet.
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Contexte de la proposition et ses enjeux
Les producteurs français de cognac, réputés pour la qualité et le prestige de leur spiritueux, ont soumis une proposition officielle visant à instaurer des prix minimums à l’importation sur le marché chinois. Objectif : éviter l’imposition de droits de douane allant jusqu’à 39 %, susceptibles de nuire à ce marché clé. Ce geste s’inscrit dans un effort diplomatique coordonné avec les autorités chinoises pour désamorcer un conflit commercial grandissant.
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Montée des tensions entre la France et la Chine
Depuis janvier 2024, le ministère chinois du Commerce a lancé une enquête antidumping ciblant spécifiquement le cognac français, en réaction aux mesures tarifaires européennes sur les véhicules électriques chinois. En réponse, la Chine a menacé d’instaurer des droits de douane punitifs. Étant le deuxième marché mondial du cognac après les États-Unis, la Chine représente un enjeu stratégique majeur pour les maisons françaises, qui craignent de perdre leur accès privilégié à ce marché.
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Détails des prix proposés
Selon un document transmis par un cabinet d’avocats parisien mandaté par les producteurs, les prix planchers proposés varient selon la classification et l’âge du cognac. Ainsi, le cognac « Very Special » (VS), vieilli deux ans, serait importé à un minimum de 144,70 yuans (environ 20,16 USD) par litre. Le « Very Superior Old Pale » (VSOP), vieilli au moins quatre ans, serait proposé à 177,92 yuans. Le « Extra Old » (XO) serait fixé à 526,52 yuans, tandis que la catégorie « Extra Extra Old » (XXO), représentant les références les plus rares et coûteuses, atteindrait 2 126,07 yuans (près de 296,16 USD). Ces montants concernent les prix d’achat par les importateurs en Chine, les prix finaux pour les consommateurs étant évidemment supérieurs.
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Progrès des négociations et situation actuelle
Ces dernières semaines, plusieurs réunions politiques à Paris et des discussions techniques à Pékin ont ravivé l’espoir d’un compromis rapide. Pourtant, aucun accord n’a encore été conclu. Les autorités chinoises ont annoncé examiner une « déclaration volontaire de prix » soumise par l’industrie, à quelques semaines seulement de la date limite du 5 juillet pour clore l’enquête antidumping.
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Le marché chinois : un pilier stratégique pour le cognac français
La Chine, deuxième marché d’exportation après les États-Unis, constitue une destination essentielle pour les maisons de cognac françaises. L’essor de la consommation de produits haut de gamme dans le pays en fait un territoire d’opportunité, mais aussi de vulnérabilité face aux aléas géopolitiques. Dans un contexte mondial instable, préserver un accès stable au marché chinois est capital pour la pérennité du secteur.
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Perspectives et impacts potentiels
La mise en œuvre de prix minimums à l’importation pourrait jouer un rôle déterminant dans la désescalade commerciale entre la France et la Chine. Ce mécanisme permettrait de sécuriser l’accès au marché chinois tout en évitant des sanctions tarifaires lourdes aux conséquences économiques sévères. Toutefois, tout dépendra de la décision de Pékin, attendue d’ici juillet. Un accord permettrait de restaurer la stabilité des échanges et de renforcer la coopération bilatérale sur le long terme.